
Dans Age of Content, nous voulons questionner notre rapport corporel et émotionnel à l’abondance de contenus et de réalités simultanées qui caractérisent le monde contemporain. Le spectacle est pensé comme une exploration de différentes réalités à travers des corps en quête de nouveaux horizons. La danse y est développée comme une chevauchée à travers un décor réalisé comme une fresque de paradigmes, tour à tour traversés, transpercés par des corps qui se confrontent, s’affrontent, se défient, s’attaquent, se battent, se fuient, s’étreignent, se désirent, s’aiment.
Nos incarnations virtuelles ne sont plus la simple représentation d’un Réel référent, elles ont leur existence propre et autonome qui influe directement sur notre manière de nous mouvoir et de communiquer avec le corps. Par leur multiplicité, elles tissent une infinité de réels et de narrations qui se juxtaposent, formant ainsi un multivers dans lequel nous existons de manière plurielle, et cela dans un espace-temps totalement déconstruit.
L’âge du contenu se résout alors dans un effacement des frontières entre le réel et le simulé, menant à une inversion des codes que nous observons comme un moment inédit dans l’histoire de la représentation. Nos avatars sont-ils le reflet de nos corps ou est-ce l’inverse ? Sommes-nous au contraire mus par nos identités virtuelles multiples ?
Les contenus virtuels, aussi abondants et virulents soient-ils, ont désormais un effet tangible sur nos corps, phénomène que nous souhaitons mettre au coeur de cette création.
Les faire incarner par des danseurs et des danseuses est une manière de questionner leur ambiguïté par le corps-même, de les heurter au réel paradoxal de la scène dans une démarche cathartique et expérimentale. C’est aussi une manière de déconstruire notre rapport à ces représentations volatiles. D’inventer par le détournement, l’accumulation et le collage, une émotion à même de miner leur pouvoir de fascination.
Dans notre travail, le plateau est un lieu propice à l’interrogation des environnements dans lesquels nous vivons online et offline. Un endroit qui a sa propre réalité et où il est possible d’explorer collectivement ces différentes incarnations à travers la rencontre, le conflit, l’étreinte, la cohésion; la danse.
À la base de la création chorégraphique, nous invoquons plusieurs imaginaires qui contiennent ce rapport ambigu entre corps réel et corps simulé : cinéma d’action, cascades, comédies musicales, jeux-vidéos en open world et réseaux sociaux tels que Tik Tok.
Nous laissons s’écouler le plus de temps possiblele possible avant de figer l’histoire et le récit qui s’imposent à la fin du travail d’écriture. Nos interprètes appartiennent toujours à des communautés spécifiques(jumpstyle, danse traditionnelle géorgienne, cloud chasing...) et les danseurs et danseuses du Ballet national de Marseille représentent pour nous une communauté éphémère internationale traversée par une multitude de récits, de problématiques, de pratiques du corps... C’est à partir d’elle.eux que nous allons travailler. Pour Age Of Content, qui est la deuxième création avec ce groupe, nous avons le désir de pouvoir travailler la diversité des recherches qui donneront naissance à l’oeuvre achevée. Un instantané de nos interrogations et des trouvailles que nous développons à travers elles.
Lors de nos résidences de création, nous souhaitons les familiariser quotidiennement à une diversité de techniquesdiversité techniques et leur faire suivre les enseignements de box.euse.eur.s, de voltigeuse.eur.s, de cascadeuse.eur.s et de circassienne.ens. I.elle.s leur permettront de s’approprier ces techniques de simulation de combat pour être capable à terme de les emmener ailleurs.
Conception, mise en scène : (LA)HORDE — Marine Brutti, Jonathan Debrouwer, Arthur Harel
Chorégraphie (LA)HORDE en collaboration avec les danseur·euse·s et les répétiteur·trice·s du Ballet national de Marseille
Musique : Pierre Avia, Gabber Eleganza, Philip Glass
Scénographie : Julien Peissel
Costumes : Salomé Poloudenny
Lumières : Eric Wurtz
Création coiffure : Charlie Le Mindu
Création graphique : Frederik Heyman
Assistante artistique : Nadia El Hakim
Répétiteur.trice.s : Valentina Pace, Jackelyn Elder, Angel Martinez Hernandez, Julien Monty
Conseils et accompagnement cascades : Stunt Workshop International - Amedeo Cazzella, Alex Vu, Malik Diouf, Yann Brouet, Jonathan Bernard
Avec les danseur·euse·s du Ballet national de Marseille (sous réserve) : Sarah Abicht, Nina-Laura Auerbach, Alida Bergakker, Izzac Caroll, João Castro, Titouan Crozier, Myrto Georgiadi, Nathan Gombert, Eddie Hookham, Nonoka Kato, Yoshiko Kinoshita, Amy Lim, Jonatan Myrhe Jorgensen, Aya Sato, Paula Tato Horcajo, Elena Valls Garcia, Nahimana Vandenbussche, Antoine Vander Linden
Constructions scénographiques : les ateliers de la MC2 : Maison de la Culture de Grenoble Scène nationale, Sud Side les ateliers spectaculaires/Marseille, Atelier Contrevent, Soudure Duret. Décorateur Cristian Zurita. Avec la participation de Julien Parra, Dimitri Bovas, Théophile Eschenauer, Christophe Lanes, Sébastien Mathé, Milan Petrucci, Kostia Pozniakoff.
Remerciements aux équipes permanentes et intermittent.es du Ballet national de Marseille.
Production : Ballet national de Marseille
Coproduction : MC2 Maison de la Culture de Grenoble, Scène nationale – Biennale de la danse de Lyon 2023 – Théâtre de la Ville-Paris – MAC, scène nationale de Créteil – Maison de la culture d’Amiens - Pôle européen de création et de production, Scène nationale – La Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand – L’Équinoxe, scène nationale de Châteauroux – Espace des Arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône – Opéra de Dijon – Charleroi Danse, centre chorégraphique de Wallonie, Bruxelles – Teatro Rivoli de Porto – Kampnagel International Summer Festival Hambourg – Grand Théâtre de Provence
Avec le soutien de Dance Reflections by Van Cleef & Arpels
Le CCN Ballet national de Marseille - direction (LA)HORDE reçoit le soutien de la DRAC Paca, du Ministère de la Culture, de la Ville de Marseille et de la Fondation BNP Paribas.
Pour ses tournées et projets à l’étranger, le CCN Ballet national de Marseille bénéficie du soutien de l’Institut français.
©Blandine Soulage
Tout public :
19, 20 janv à 20h